Littérature

Rendre l’intention et le style d’un texte.

 
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »

Une musicalité envoûtante se dégage de ces deux heptasyllabes, dont l’alternance entre rythme binaire et rythme ternaire vient bercer l’oreille du lecteur. Ces vers répondent ainsi à l’intention annoncée dans le titre de ce poème de Baudelaire : « L’invitation au voyage ». Comment faire pour que ce texte produise le même effet sur le lecteur dans une autre langue ?

Traduire de la littérature, c’est d’abord analyser un texte : définir l’intention qui s’y cache, mettre des mots sur les effets que ce texte produit sur nous, déterminer les outils linguistiques dont l’auteur s’est servi pour y parvenir.

Loin d’une traduction mot à mot, une traduction littéraire doit prendre la liberté nécessaire pour que le texte traduit ait sur le lecteur l’effet le plus proche possible de celui qu’il produit dans la langue d’origine.

Florian Illies

Comme ils ont aimé

Paris - Berlin - New York, 1929-1939

  • Titre original : Liebe in Zeiten des Hasses

  • Flammarion, 2022, 512 pages

  • ISBN : 9782080264589

Comment aimaient Marlene Dietrich et Bertolt Brecht, Anaïs Nin et Klaus Mann, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, à l’orée de la guerre ? Par petites touches, avec humour et ironie, Florian Illies nous plonge dans les cœurs des célébrités entre 1929 et 1939. Il en fait des personnages de roman et de nous, les témoins directs de leurs histoires d’amour et de haine.

Pour en savoir plus sur les défis de cette traduction, voir mon article à ce sujet.

 

À la recherche d’un éditeur…

Quatre femmes, quatre époques, des narrateurs-objets :

Adas Raum

Sharon Dodua Otoo

Quatre femmes, deux blanches et deux noires, toutes prénommées Ada, renaissent à quatre époques-clé de l'histoire. Les différents narrateurs sont des objets investis d'un esprit, qui renégocie entre chaque époque son apparence avec un Dieu féminin. Un bracelet de perles traverse le récit.  

Des thèmes actuels comme le racisme, le féminisme, la restitution des œuvres d'art aux anciennes colonies sont traités avec gravité et humour dans le cadre d'un récit parfaitement construit.

Fiche de lecture et échantillon de traduction sur demande.

 

À mi chemin entre roman et poésie :

Für den Herrscher aus Übersee

Teresa Präauer 

Une aviatrice, pilotant un drôle d’appareil, conduit des oiseaux migrateurs vers leurs quartiers d’hiver. Deux enfants, le temps d’un été, apprennent à lire et à voler chez leurs grands-parents à la campagne, tandis que leurs parents voyagent de par le monde. Un grand-père raconte sa vie d’ancien pilote, évoquant surtout, avec nostalgie, son amour de jeunesse, une mystérieuse Japonaise échouée en pleine nature à cause de la panne de son avion. 

Un roman poétique sur les thèmes de la lecture et de l’écriture, de l’envol et des oiseaux, de rêves d’enfants et d’amours mystérieuses…

 

Les Mémoires de Gad Beck :

Und Gad ging zu David – Die Erinnerungen des Gad Beck, 1923 bis 1945

Gad Beck / Frank Heibert 

Gad Beck, judéo-chrétien, homosexuel – une combinaison fort malvenue dans le Berlin du Troisième Reich. D’une enfance insouciante dans le cocon d’une famille juive et chrétienne à la clandestinité, Gad Beck retrace son existence sur un ton pétillant, plein d’humour, de tendresse et de joie de vivre malgré un contexte historique difficile.

 
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Traductions réalisées

Institut Goethe, Paris – Maison Heinrich Heine, Paris

Extraits de romans allemands en préparation des lectures publiques de leurs auteurs : Michael Ebmeyer (Landungen), Hans Pleschinsky (Königsallee), Julia Schoch (Mit der Geschwindigkeit des Sommers), Lena Gorelik, Alexandra Friedmann (Besserland).

Textes des auteurs Norbert Kron, Wolfram Eilenberger, Lucas Vogelsang sur le football.

Slams de David Friedrich et de Bente Varlemann.

Programme Goldschmidt pour jeunes traducteurs littéraires franco-allemands

Extrait du roman Landungen de Michael Ebmeyer, publié dans la brochure du programme Goldschmidt, édition 2013, p. 38-43.

« Lorsque Catherine Livet m’a contactée pour me proposer un passionnant projet littéraire, je ne la connaissais pas encore. Son professionnalisme et son enthousiasme contagieux ont rapidement donné lieu à une collaboration régulière, marquée surtout par sa fiabilité ainsi que ses excellentes traductions, qui reposaient sur un consciencieux travail de recherche. En outre, Catherine Livet a su emballer notre public lors de lectures et d’échanges dans le cadre d’événements littéraires. Ses merveilleuses traductions et ses excellentes compétences sociales ont toujours fait de notre collaboration une réussite totale et un grand plaisir. »
— Friederike Ridegh, responsable du programme littéraire, Institut Goethe, Paris (ancienn.)
 

« Un jour, j’ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois ! »

C’est possible, ça ? Oui, si on est sur la petite planète du Petit Prince ! Pour lui, c’est même plutôt normal. Mais pas pour nous. Entre sa vision du monde et la nôtre, le décalage saute aux yeux. 

Lire un texte étranger, un texte traduit, c’est lire ce décalage et y prendre plaisir. Tel roman argentin ne sera pas lu de la même manière par une lectrice argentine et un lecteur français.

En effet, un même mot a des champs associatifs différents d’une langue à une autre, d’une culture à une autre. Ce que le Petit Prince associe au mot « planète » est entièrement différent de nos associations de Terriens. 

Ce fascinant décalage existe aussi d’un lecteur à l’autre. Selon les histoires et les sensibilités personnelles, selon les diverses visions du monde, chaque mot dégage autre chose.

Et la traductrice dans tout ça ? S’appuyant sur une analyse et une interprétation rationnelles, elle traduit en réalité sa propre lecture du texte. Il existe pour un même texte autant de traductions qu’il y a de traducteurs. Et autant de lectures qu’il y a de lecteurs.